Trente-quatre personnes, en majorité des femmes, ont perdu la vie lors du naufrage d’une embarcation clandestine de migrants au large des îles Kerkennah en Tunisie. Douze corps supplémentaires ont été retrouvés mercredi, a indiqué le tribunal de Sfax (centre-est).
Des pêcheurs avaient alerté les autorités après avoir découvert mardi les corps flottant au large de l’archipel de Kerkennah, près de la ville portuaire de Sfax. Vingt-deux corps ont été retrouvés mardi et douze autres mercredi, portant le bilan à 34 – 23 femmes, neuf hommes et deux enfants d’environ trois ans -, a indiqué à l’AFP un porte-parole du tribunal de la ville.
Le capitaine de l’embarcation, un Tunisien de 48 ans, originaire Sfax, fait partie des victimes, a-t-il précisé. Le tribunal a conclu à un «naufrage». Les recherches se poursuivent avec l’appui de la marine tunisienne et des garde-côtes.
Direction l’Italie
Selon des témoignages recueillis par les autorités, les migrants se trouvaient probablement à bord d’une embarcation clandestine partie de la région de Sfax en direction de l’Italie dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, avec 53 personnes à bord.
Il s’agit de personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon les premières conclusions médico-légales et les témoignages d’autres candidats à l’exil. Une enquête a été ouverte pour identifier les organisateurs de cette traversée clandestine.
«Cette tragédie est la conséquence inévitable de la politique migratoire restrictive de l’Union européenne», a estimé le Forum tunisien des droits économiques et sociaux. Cette ONG a déploré «une approche sécuritaire plutôt qu’une gestion humaine notamment au vu de la situation (…) en Libye».
Les départs clandestins des côtes tunisiennes ont augmenté de 156%, entre janvier et fin avril, comparé à la même période l’an dernier, avait indiqué à l’AFP mi-mai le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR). Au départ des côtes libyennes, la hausse est de 290%.
Navires humanitaires en mer
Dans ce contexte, un navire humanitaire italien, le Mare Jonio, a quitté mardi soir le port de Trapani, en Sicile, pour se rendre en Méditerranée centrale, a annoncé mercredi l’ONG Mediterranea Saving Humans.
L’ONG dénonce «les violations des droits de l'Homme qui s’y produisent sans arrêt» contre les migrants. «On laisse mourir en silence des réfugiés de guerre et des victimes de tortures. Ou ils sont capturés avec la complicité des gouvernements européens pour être ramenés dans les camps de détention libyens», a-t-elle accusé.
Après une longue pause, le Mare Jonio est le deuxième navire humanitaire à prendre la mer pour la Méditerranée centrale. L’ONG allemande Sea Watch a annoncé lundi la reprise de ses opérations de sauvetage. Son navire, le Sea Watch 3, a quitté le port sicilien de Messine après trois mois d’immobilisation et a fait route vers la zone de sauvetage au large des côtes libyennes.
Depuis début avril, toute opération de sauvetage avait cessé et deux bateaux humanitaires qui avaient poursuivi leurs interventions malgré la mise à l’arrêt de l’Europe en raison de l’épidémie de Covid-19, avaient été immobilisés par les garde-côtes italiens pour des raisons «techniques». Les ONG avaient dénoncé une manœuvre injustifiée uniquement destinée à «perturber leurs missions de sauvetage».
Citant des sources au sein des «services de renseignement», le quotidien Corriere della Sera a assuré lundi que 20’000 personnes sont prêtes à entreprendre la traversée de la Libye vers l’Italie, souvent un pays de transit pour les migrants vers les autres pays de l’Europe. (ats/nxp)
Des pêcheurs avaient alerté les autorités après avoir découvert mardi les corps flottant au large de l’archipel de Kerkennah, près de la ville portuaire de Sfax. Vingt-deux corps ont été retrouvés mardi et douze autres mercredi, portant le bilan à 34 – 23 femmes, neuf hommes et deux enfants d’environ trois ans -, a indiqué à l’AFP un porte-parole du tribunal de la ville.
Le capitaine de l’embarcation, un Tunisien de 48 ans, originaire Sfax, fait partie des victimes, a-t-il précisé. Le tribunal a conclu à un «naufrage». Les recherches se poursuivent avec l’appui de la marine tunisienne et des garde-côtes.
Direction l’Italie
Selon des témoignages recueillis par les autorités, les migrants se trouvaient probablement à bord d’une embarcation clandestine partie de la région de Sfax en direction de l’Italie dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, avec 53 personnes à bord.
Il s’agit de personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon les premières conclusions médico-légales et les témoignages d’autres candidats à l’exil. Une enquête a été ouverte pour identifier les organisateurs de cette traversée clandestine.
«Cette tragédie est la conséquence inévitable de la politique migratoire restrictive de l’Union européenne», a estimé le Forum tunisien des droits économiques et sociaux. Cette ONG a déploré «une approche sécuritaire plutôt qu’une gestion humaine notamment au vu de la situation (…) en Libye».
Les départs clandestins des côtes tunisiennes ont augmenté de 156%, entre janvier et fin avril, comparé à la même période l’an dernier, avait indiqué à l’AFP mi-mai le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR). Au départ des côtes libyennes, la hausse est de 290%.
Navires humanitaires en mer
Dans ce contexte, un navire humanitaire italien, le Mare Jonio, a quitté mardi soir le port de Trapani, en Sicile, pour se rendre en Méditerranée centrale, a annoncé mercredi l’ONG Mediterranea Saving Humans.
L’ONG dénonce «les violations des droits de l'Homme qui s’y produisent sans arrêt» contre les migrants. «On laisse mourir en silence des réfugiés de guerre et des victimes de tortures. Ou ils sont capturés avec la complicité des gouvernements européens pour être ramenés dans les camps de détention libyens», a-t-elle accusé.
Après une longue pause, le Mare Jonio est le deuxième navire humanitaire à prendre la mer pour la Méditerranée centrale. L’ONG allemande Sea Watch a annoncé lundi la reprise de ses opérations de sauvetage. Son navire, le Sea Watch 3, a quitté le port sicilien de Messine après trois mois d’immobilisation et a fait route vers la zone de sauvetage au large des côtes libyennes.
Depuis début avril, toute opération de sauvetage avait cessé et deux bateaux humanitaires qui avaient poursuivi leurs interventions malgré la mise à l’arrêt de l’Europe en raison de l’épidémie de Covid-19, avaient été immobilisés par les garde-côtes italiens pour des raisons «techniques». Les ONG avaient dénoncé une manœuvre injustifiée uniquement destinée à «perturber leurs missions de sauvetage».
Citant des sources au sein des «services de renseignement», le quotidien Corriere della Sera a assuré lundi que 20’000 personnes sont prêtes à entreprendre la traversée de la Libye vers l’Italie, souvent un pays de transit pour les migrants vers les autres pays de l’Europe. (ats/nxp)