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Nouvelle étape vers une thérapie cellulaire du cœur

Vendredi 27 Janvier 2017

Nouvelle étape vers une thérapie cellulaire du cœur
STRASBOURG (Reuters) - CellProthera, une start-up française de biotechnologie, a présenté vendredi les premiers résultats de l’étude clinique de phase II concernant sa thérapie de régénération du muscle cardiaque par injection de cellules souches sanguines.
 
Cinq premiers patients victimes d’infarctus ont été traités depuis la fin de l’été en France et en Grande-Bretagne, sur 44 prévus. L’un d’eux – ce sera un quart de la cohorte au final – reçoit un traitement médicamenteux classique.
 
Les patients sélectionnés devaient avoir subi un infarctus sévère, sans que la pose d’un stent, un dispositif de dilatation d’artère, ait amélioré leur fonction cardiaque.
 
"Les greffés semblent se porter tous très bien, comme ceux de l’essai pilote que nous avions mené précédemment", a dit à Reuters le professeur Philippe Hénon, président de CellProthera et directeur de l'Institut de recherche en hématologie et transplantation de Mulhouse (IRHT), dont est issue la start-up.
 
Le patient non greffé a dû, en revanche, être muni d’un défibrillateur implantable.
 
Une étude clinique préliminaire avait été menée en 2002 au sein de l'IRHT sur sept patients atteints d'un infarctus du myocarde sévère dont l’espérance de vie était de moins de trois ans.
 
A l'exception d'un seul dont l'infarctus était ancien et le tissu cardiaque trop dégradé, tous sont aujourd'hui vivants et "en forme, y compris celui qui est âgé de 80 ans", assure Philippe Hénon.
 
Le procédé mis au point par CellProthéra consiste à injecter dans la zone lésée des cellules souches sanguines autologues – provenant du patient lui-même – qui vont régénérer et revasculariser la partie nécrosée.
 
MISE SUR LE MARCHE EN 2020
Produites par la moelle osseuse, ces cellules indifférenciées sont prélevées par simple prise de sang, après une administration de facteurs de croissance qui favorisent leur migration dans l’organisme.
 
L'entreprise a conçu, en partenariat avec des industriels, un automate capable de sélectionner et de multiplier les cellules souches pour en obtenir de 10 à 50 millions, à partir de 200 millilitres de sang, qui sont injectées dans le myocarde au moyen d’un cathéter.
 
Cette dernière opération dure moins d’une heure et relève des soins ambulatoires.
 
CellProthera, qui a mobilisé 20 millions d’euros depuis sa création, en 2008, vient de réaliser une nouvelle levée de fonds de 8,3 millions d’euros auprès d’investisseurs privés pour mener à leur terme, d’ici la fin de l’année, les essais de phase II.
 
Il en faudra 20 à 25 de plus pour les essais de phase III et la mise sur le marché de ses automates et des kits de préparation de greffons, espérée fin 2020 en Europe et aux Etats-Unis.
 
Ce pourrait être dès la fin 2018 à Singapour où un autre essai clinique de phase II doit débuter au second trimestre.
 
"Singapour voudrait devenir une plateforme des technologies médicales pour la zone Asie-Pacifique comme elle l’est pour le big data et les technologies numériques. Ils sont prêts à nous donner l’autorisation de mise sur le marché à partir du moment où nous aurons l’autorisation de lancer les essais de phase III", explique Philippe Hénon.
 
Cette hypothèse ouvrirait à l’entreprise les portes de la Malaisie, de la Thaïlande, du Vietnam, de l’Indonésie et des Philippines, en vertu des accords qui associent ces pays à la cité-Etat.
 
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