Il s’agissait d’une condition sine qua non pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire. Tidjane Thiam, l’ancien financier, aujourd’hui opposant à Alassane Ouattara, n’est plus français depuis ce jeudi 20 mars. Le décret a été publié ce jour au Journal officiel. La perte de sa nationalité française intervient alors que le dirigeant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en avait fait la demande, il y a quelques semaines, en pleine résurgence de la question de l’ivoirité sur la scène politique...
Né en Côte d’Ivoire, l’ancien ministre a ensuite suivi des études prestigieuses en France. Il fut notamment le premier Ivoirien reçu à l’École polytechnique. Son excellence académique a conduit ensuite les autorités françaises à lui accorder la nationalité française en 1987, sans qu’il n’en ait fait la demande, selon son avocat Me Mathias Chichportich.
Le débat sur l’article 48 du code de la nationalité ivoirienne, qui date des années 1960, reste d’actualité. Selon cet article, « perd la nationalité ivoirienne l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité ». Tidjane Thiam a-t-il donc perdu sa nationalité ivoirienne en 1987 ? Pour les proches du futur candidat, cet article serait instrumentalisé par ses opposants et le pouvoir en place pour l’empêcher d’être candidat.
Pour l’heure, Tidjane Thiam est bien inscrit sur la liste électorale provisoire, publiée lundi 17 mars. [Jeune Afrique avec AFP]