
Le démantèlement des médias publics américains à l’étranger, initié par Donald Trump, est contesté en justice par l’association Reporters sans frontières (RSF), des syndicats et des journalistes, ont-ils annoncé vendredi.
L’action en justice, initiée à New York par plusieurs syndicats, RSF et sept employés de ces médias, dont la correspondante à la Maison-Blanche Patsy Widakuswara, dénonce le « non-respect de la liberté des journalistes et de la séparation des pouvoirs ». Les plaignants « demandent des mesures immédiates pour annuler la dissolution » de l’agence gouvernementale qui chapeaute les radios Voice of America (VOA), Radio Free Asia, Radio Free Europe/Radio Liberty et d’autres médias financés par des fonds américains (USAGM), expliquent-ils dans un communiqué.
Donald Trump a signé il y a une semaine un décret qui range parmi les « éléments inutiles de la bureaucratie fédérale » l’USAGM. Son personnel, des centaines de journalistes et d’autres employés, a été mis en congé dès le lendemain.
Des annonces sévèrement critiquées par les organisations de défense de la liberté de la presse, les médias comme Voice of America ou Radio Free Asia étant considérés comme des « voix de l’Amérique » dans des pays où l’accès à une information indépendante est jugée plus difficile, en Europe orientale, au Moyen-Orient ou en Asie.
Les plaignants considèrent leur disparition programmée comme « une attaque contre la démocratie au niveau international et l’intégrité journalistique ».
Donald Trump, réinstallé à la Maison-Blanche depuis fin janvier, et son allié numéro un Elon Musk, patron de Tesla et SpaceX, ont entrepris des coupes brutales à travers la fonction publique américaine, visant de nombreux ministères comme l’Éducation, la Santé, et des agences comme l’USAID, dédiée à l’aide humanitaire et au développement.
Le président des États-Unis exprime ouvertement et régulièrement son hostilité aux médias d’information, qu’il qualifie pour certains d’« ennemis du peuple ». [AFP]