PARIS (Reuters) - Suez a annoncé jeudi la nomination de Bertrand Camus à la direction générale du groupe à compter du 14 mai 2019 en remplacement de Jean-Louis Chaussade, atteint par la limite d'âge prévue pour le poste.
Le numéro deux mondial de la gestion de l'eau et des déchets n'a en revanche pas encore désigné de successeur à Gérard Mestrallet, président de son conseil d'administration et ancien PDG d'Engie, concerné lui aussi par la limite d'âge statutaire. Suez compte faire son choix d'ici la fin du premier trimestre 2019.
La nomination "à l'unanimité" de Bertrand Camus, sous réserve de sa désignation comme administrateur par l'assemblée générale des actionnaires du 14 mai, illustre une volonté de continuité et d'accélération dans la stratégie du grand rival de Veolia.
Chez Suez depuis 24 ans, Bertrand Camus "a une longue expérience opérationnelle" et "est reconnu pour son expertise et sa très bonne connaissance des métiers de l'environnement", a noté Suez dans un communiqué.
Il "aura pour objectif d'accélérer la mise en œuvre de la stratégie ambitieuse de Suez (...) en créant de la valeur pour toutes les parties prenantes (et) en poursuivant une politique de dividende attractive", a précisé la société
Bertrand Camus devra également "conduire la transformation de Suez en renforçant les positions de la société sur les marchés du futur, tout en tirant le meilleur des technologies digitales".
Diplômé de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, le dirigeant de 51 ans a rejoint Suez en 1994 après avoir exercé diverses fonctions au sein de la division "financement de projets" de BNP Paribas.
Il a dirigé les activités eau de Suez en Amérique du Nord de 2008 à 2015, puis en France, avant de devenir en mars dernier le directeur général adjoint en charge des zones Afrique, Moyen Orient, Inde, Asie et Australie-Pacifique.
ENQUÊTE DE L'AMF SUR LES VARIATIONS DU TITRE DE JANVIER 2018
Suez a notamment développé ces dernières années son activité dans le traitement de l'eau des industriels en rachetant en octobre 2017 GE Water, en partenariat avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, pour 3,2 milliards d'euros.
Engie, premier actionnaire de Suez avec 32% du capital, a pour sa part récemment indiqué qu'il comptait conserver son niveau actuel de participation (32%) et s'est dit prêt à renforcer les coopérations industrielles et commerciales entre les deux groupes.
Le choix de Suez intervient en outre alors que le fonds activiste Amber Capital vient de faire son entrée à son tour de table.
Suez va encore devoir désigner son futur président au cours des prochaines semaines. Selon la presse, le poste était promis à Jean-Louis Chaussade mais la directrice générale d'Engie, Isabelle Kocher, a soutenu ces derniers mois la candidature de son directeur général adjoint Pierre Mongin.
Avant l'annonce de la nomination de Bertrand Camus, l'action Suez a clôturé sur un cours de 11,815 euros à la Bourse de paris, accusant une baisse de 19,4% depuis le début de l'année, pour une capitalisation proche de 7,3 milliards, contre -12,5% pour l'indice SBF 120 sur la période.
Le titre avait commencé 2018 sur une lourde chute après un avertissement sur résultats lié à la crise politique en Espagne et à des difficultés sur des contrats au Maroc et en Inde.
Suez a d'ailleurs annoncé jeudi dans un communiqué distinct que l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait ouvert en mars dernier une enquête "en raison de l'importance des mouvements intervenus sur le cours de l'action (...) en janvier 2018".
"Suez collabore pleinement à l'enquête de l'AMF qui, à ce jour, ne lui a fait part d'aucun grief", a ajouté le groupe.