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Ukraine: Poutine évoque l'idée d'une "administration transitoire" sans Zelensky

Vendredi 28 Mars 2025

Le président Wolodymyr Zelensky
Le président Wolodymyr Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine a évoqué vendredi l'idée d'une "administration transitoire" pour l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU, une option qui implique le départ de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, avant toute négociation sur un accord de paix.

 

Cette déclaration intervient alors que les alliés européens de Kiev réunis la veille à Paris ont discuté des "garanties" de sécurité, le Royaume-Uni et la France avançant le projet de déploiement futur d'une "force de réassurance" dans le pays qui fait face à un assaut russe d'ampleur depuis plus de trois ans.

 

Ce conflit déclenché par le Kremlin pourrait avoir déjà fait des centaines de milliers de morts, civils et militaires confondus.

 

Une mission franco-britannique doit ainsi se rendre "dans les prochains jours en Ukraine", selon le président français Emmanuel Macron, pour préparer notamment "ce que sera le format de l'armée ukrainienne", qui reste, selon lui, "la principale garantie de sécurité" du pays.

 

"On pourrait bien sûr discuter avec les Etats-Unis, même avec les pays européens, et bien évidemment avec nos partenaires et amis, sous l'égide de l'ONU, une possibilité de mettre en place en Ukraine une administration transitoire", a estimé Vladimir Poutine lors d'une rencontre avec des marins russes, tard dans la nuit, à Mourmansk (nord-ouest).

 

"Pour organiser une élection présidentielle démocratique qui se solderait par l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement compétent et qui aurait la confiance du peuple, puis commencer avec ces autorités des négociations sur un accord de paix", a-t-il avancé, évoquant cette idée-là pour la première fois.

 

Depuis février 2022, Vladimir Poutine justifie notamment son attaque contre l'Ukraine comme un moyen pour tenter de renverser le pouvoir en place, qu'il considère à la botte des Occidentaux, malgré l'élection légitime de Volodymyr Zelensky en 2019.

 

La loi martiale, en vigueur en Ukraine depuis le début du conflit, y interdit la tenue d'élections, alors que le pays est soumis à des bombardements quotidiens et que de nombreux citoyens sont au front ou en exil.

 

- "Initiative" russe sur le front -

 

Le président russe s'est par ailleurs félicité que les forces russes aient "l'initiative stratégique" sur toute la ligne de front en Ukraine.

"Il y a des raisons qui portent à croire que nous allons les achever", a lancé M. Poutine, dont l'armée progresse petit à petit, notamment dans l'Est ukrainien, malgré de lourdes pertes.

 

"Nous nous dirigeons progressivement, peut-être pas aussi rapidement qu'on aimerait, mais avec insistance et certitude, pour atteindre tous les objectifs annoncés", a-t-il ajouté.

 

Vladimir Poutine, qui a ordonné à ses troupes en 2022 d'attaquer l'Ukraine, exige toujours sa reddition, le renoncement de ses aspirations à rejoindre l'Otan et la reconnaissance des territoires ukrainiens que la Russie occupe. Des conditions jugées inacceptables par Kiev et ses alliés occidentaux.

 

Alors que le président américain Donald Trump prône la fin du conflit le plus vite possible et s'est rapproché de Vladimir Poutine depuis mi-février, au grand dam de Kiev et des Européens, la Russie est accusée par l'Ukraine de "jouer la montre" en refusant un cessez-le-feu, afin de pousser son avantage militaire sur le terrain.

 

- "Signaux dangereux" -

 

Sous pression américaine, Kiev avait accepté le 11 mars une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours. Après avoir initialement émis des réserves à cette idée, Vladimir Poutine l'avait tout simplement rejetée lors d'un appel avec Donald Trump, s'accordant uniquement sur un moratoire sur les sites énergétiques, bien plus limité.

 

Depuis cet échange le 18 mars, Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir visé des installations énergétiques du camp adverse, révélant la faiblesse de l'accord brandi par l'administration de Donald Trump.

 

Vendredi, l'armée russe a affirmé qu'une attaque ukrainienne de missiles Himars, de fabrication américaine, avait provoqué un "puissant incendie" et d'importantes destructions dans la station de mesure de gaz de Soudja, dans la région russe de Koursk où les combats font rage, les forces de Kiev y contrôlant toujours une petite poche.

 

Mardi, à l'issue de pourparlers en Arabie saoudite par l'intermédiaire de Washington, la Maison Blanche avait également annoncé un accord en vue d'une trêve en mer Noire, où les hostilités sont toutefois très limitées depuis plusieurs mois.

 

Mais Moscou a immédiatement réclamé la levée de nombreuses restrictions sur les exportations agricoles russes, une idée soutenue par la Maison Blanche.

 

Au cours du sommet d'une trentaine de pays européens à Paris jeudi, les alliés de Kiev se sont pour leur part prononcés à l'unanimité contre toute levée des sanctions imposées à la Russie. "Des signaux très dangereux", a appuyé Volodymyr Zelensky face aux journalistes. [AFP]

 
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