MOSCOU (Reuters) - Un rédacteur en chef et dix journalistes du quotidien économique russe Kommersant ont annoncé leur démission lundi par solidarité avec deux de leurs collègues, licenciés après avoir écrit un article sur une possible réorganisation de la garde rapprochée du président Vladimir Poutine qui aurait déplu en haut lieu.
La démission collective, dont celle de tous les journalistes du service politique de Kommersant, illustre la difficulté à faire entendre des voix dissonantes dans un paysage médiatique presque entièrement contrôlé par le Kremlin.
Les deux reporters, Ivan Safronov et Maxime Ivanov, disent avoir été poussés dehors sous la pression de l'éditeur du quotidien économique - propriété du milliardaire Alicher Ousmanov, un homme d'affaires proche du Kremlin.
Un représentant d'Alicher Ousmanov a assuré que celui-ci n'était "jamais intervenu dans la politique éditoriale du journal, ni dans les décisions de licencier ou d'embaucher des journalistes".
Dans l'article publié le 17 avril, les deux journalistes écrivaient notamment que la présidente de la chambre haute du Parlement, Valentina Matviyenko, pourrait être remplacée dans les prochains mois par le chef des services de renseignement extérieur (SVR), Sergueï Narichkine, en citant des sources anonymes.
Des porte-parole des deux intéressés avaient démenti cette information, la qualifiant de "rumeur".