C’était probablement la plus attendue de ce que les Sud-Africains appellent depuis la pandémie de Covid-19 leurs « réunions de famille ». Dans une adresse à la nation, dimanche 30 juin, le président Cyril Ramaphosa a annoncé la composition de son nouveau gouvernement.
Après la gifle essuyée par le Congrès national africain (ANC) à l’issue des élections du 29 mai, il fait entrer de plain-pied le pays dans l’ère des coalitions : le parti, qui a perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale, est contraint de partager le pouvoir pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. Sur les dix-huit formations représentées au Parlement, dix se sont finalement ralliées à son appel à former un « gouvernement d’union nationale »...
Poids lourd de cette coalition, l’opposant historique de l’ANC, l’Alliance démocratique (DA), hérite de six ministères...A la tête de l’Alliance patriotique, parti de défense de la minorité coloured (métisse) qui a recueilli à peine 2 % des voix aux élections, l’ancien membre de gang repenti Gayton McKenzie devient ainsi ministre des sports et de la culture.
A l’opposé du spectre politique, le dirigeant du parti afrikaner Freedom Front Plus (1,3 % des voix), Pieter Groenewald, prend la tête des services carcéraux. Un large éventail qui a permis à Cyril Ramaphosa de vanter un gouvernement « représentatif du peuple sud-africain ». [Le Monde]