PARIS (Reuters) - L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a reçu depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes", à la mi-novembre, 200 signalements pour violences policières présumés et a été saisi de 78 dossiers par l'autorité judiciaire, a déclaré vendredi le directeur général de la police nationale (DGPN).
Eric Morvan a précisé à France Inter qu'aucun policier n'avait été suspendu pour l'instant dans le cadre de ces dossiers mais a assuré qu'il n'y aurait aucune complaisance à l'égard de tels actes s'ils étaient avérés.
"Il n'y a pas de mois où je ne sois amené à signer des sanctions extrêmement fortes contre des policiers. Donc l'idée selon laquelle il y aurait une permissivité vis-à-vis des forces de police est totalement fausse", a-t-il déclaré.
Il a également rejeté l'idée qu'on puisse mettre sur le même plan des manifestants violents et des policiers chargés du maintien ou du rétablissement de l'ordre.
"Il n'est pas normal (...) qu'on puisse mettre sur le même pied d'égalité des manifestants, qui sont en fait des émeutiers quand on arrive à ce degré de violence, et puis de l'autre côté des agents de la force publique, qui ont pour mission, encadrée par la loi, le maintien de l'ordre public", a-t-il déclaré.
"Le maintien de l'ordre public, voire son rétablissement, ça ne se fait pas sans moyens", a-t-il poursuivi. "Rétablir l'ordre public c'est utiliser (...) des armes intermédiaires qui peuvent provoquer des blessures."
Eric Morvan a toutefois souligné que les "flash balls" dénoncés par des manifestants n'étaient plus utilisés.
"On utilise ce qu'on appelle des lanceurs de balles de défense, qui ont une visée, et donc il y a moins d'accidents qu'avec les flash balls, qui n'en disposaient pas", a expliqué le patron de la police nationale. Il est convenu que cela pouvait tout de même occasionner des blessures involontaires.