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L'Onu accuse Facebook d'avoir alimenté la crise des Rohingyas

Lundi 12 Mars 2018

GENEVE, 12 mars (Reuters) - Les experts des droits de l’homme des Nations unies qui enquêtent sur un possible génocide contre les Rohingyas en Birmanie ont déclaré lundi que Facebook avait joué un rôle important dans la propagation de discours de haine dans le pays.
 
Le réseau social n’a pas commenté immédiatement ces accusations. Le mois dernier, Facebook disait oeuvrer régulièrement au retrait de discours de haine en Birmanie et désinscrire ses abonnés partageant de tels contenus.
 
Plus de 650.000 Rohingyas ont fui l’Etat de Rakhine (Arakan) pour rejoindre le Bangladesh depuis que des attaques menées en août dernier par des rebelles Rohingyas contre l’armée et la police birmanes ont provoqué une féroce campagne de répression contre cette minorité musulmane. De nombreux témoignages d’exécutions et de viols commis par les forces de sécurité birmanes ont été recueillis par l’Onu.
 
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’Onu, Zeid Ra’ad al Hussein, a dit mercredi soupçonner fortement que des“actes de génocide” aient été commis contre les Rohingyas. Le conseiller birman à la sécurité nationale a réclamé des “preuves claires” à l’appui de ces accusations.
 
Selon Marzuki Darusman, président de la mission internationale indépendante d’établissement des faits mandatée par l’Onu, a déclaré lundi à la presse que les réseaux sociaux avaient joué un “rôle déterminant” dans la crise.
 
“Ils ont (...) contribué de manière importante à alimenter l’acrimonie, la dissension et le conflit au sein de la population. Les discours de haine en font à l’évidence partie. En ce qui concerne la Birmanie, le réseau social, c’est Facebook”, a-t-il souligné.
 
“Tout passe par Facebook en Birmanie”, a renchéri Yanghee Lee, enquêtrice de la mission.“Il est utilisé pour transmettre des messages à la population mais nous savons aussi que les bouddhistes ultranationalistes ont leurs propres pages et se livrent à de l’incitation à la violence et à la haine contre les Rohingyas et d’autres minorités ethniques.”
 
“J’ai peur que Facebook se soit maintenant transformé en une sorte de monstre, et pas en ce à quoi il était initialement destiné”, a-t-elle ajouté.
 
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