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L’audit systématique des gestionnaires de ressources publiques suivi de sanctions est une exigence absolue.

Dimanche 26 Juillet 2020

« Même les nénuphars tremblent à l’idée qu’on puisse assainir le fond du marécage » ([Stanislaw Jerzy Lec[1]]url:http://www.citation-ou-proverbe.fr/stanislaw-jerzy-lec )
 
Au Sénégal, les rapports d’audit, de l’inspection générale d’État (IGE), relatifs aux fautes de gestion commises par les gestionnaires de nos ressources publiques, ne servent plus à rien. Car, certains délinquants épinglés et proches du pouvoir bénéficient d’une impunité totale. Cette situation date, certes, de longtemps, mais a pris des proportions inimaginables de l’alternance 2000 à aujourd’hui. Pratiquement, les détournements de ressources publiques sont devenus une hémorragie. Et c’est ce drame que nous vivons et qui est malheureusement entretenu par les pouvoirs qui se sont succédé à la tête du Sénégal. Cet état de fait,un véritable drame, plombe l’émergence du Sénégal vers le développement dans tous les domaines depuis cinq décennies approximativement.
 
Hé oui, c’est, certes, triste pour notre pays, mais par devoir de vérité et d’honnêteté nous devons avoir le courage de reconnaître cette caractéristique malheureusement, indéniable de notre pays. Mieux, il faut admettre que le Sénégal s’est distingué dans la fraude, les malversations, la corruption, la filouterie, le détournement des deniers publics et les autres contre-valeurs sociales, rien que pour faire de l’argent facilement. Avec une impunité presque totale dont bénéficient les prédateurs de tous bords, ces derniers trouvent au Sénégal un terrain bien fertile pour s’adonner à leur sale besogne. Et pourtant, à propos des biens publics communs à tous, l’éthique nous interdit, en toutes circonstances et en tout temps de violer leur intégrité. Elle nous dicte de les sauvegarder par tous moyens et autant que possible. Ce que l’adage wolof traduit en ceci : « aalalu mboolo baayifa la tudd té dañu ko wara ñaag te ñepp ño ko warasaam sa suune». Ce lien vous conduira à un article que j’avais consacré au service public (http://www.devoircitoyen.fr/index.php/culture/12-le-service-public-doit-etre-un-sacerdoce-et-non-une-source-d-enrichissement-facile).
 
Mais les Sénégalais sont bien des témoins vivants, heureusement, que même avant ces révélations flagrantes des récents rapports des institutions de contrôle (IGE, OFNAC, Cour des Comptes, etc.) de la gestion en général des ressources publiques. Les derniers Rapports publics de l’IGE, comme ceux avant, montrent tous avec suffisance un résultat sombre et affligeant. Les rapports révèlent que la plupart des fonctionnaires responsables en charge de la gestion des biens publics qui leur sont confiés les ont détournés à leur propre profit tout ou partie. Au Sénégal, les fautes de gestion même avérées ne sont pas punies, si toutefois les délinquants sont des proches du pouvoir. Ainsi, à cause d’une absence de rigueur notoire dans la surveillance et de complicité de l’État, mais aussi des lobbies, receleurs intéressés aux butins des voleurs, la situation va perdurer. Il faut donc, que le Sénégal rompe nécessairement avec cette spirale infernale d’impunité des gestionnaires délinquants.Voilà pourquoi les rapports d’audit doivent être exploités à bon escient et leurs recommandations exécutées dans les règles.
 
Le vérificateur a parfaitement raison lorsqu’il déclarait dans le journal l’Observateur du 28 août 2014 : «  On ne peut pas tordre la main à l’exécutif » « La Cour des comptes a, lors d’une conférence de presse …, rendu public son rapport 2012, 296 pages d’irrégularités et de recommandations soulevées par le vérificateur. Quant à la suite à leur réserver et aux poursuites qui pourraient en découler, elles relèvent de l’exécutif ».
 
C’est un langage très clair et sans complaisance. Cela veut dire que la mission des vérificateurs est de faire des rapports étayés par des preuves, mais la prise de sanction contre les délinquants épinglés par les rapports relève exclusivement de l’exécutif. Ce passage de la lettre de Mme Nafi Ngom Keita au Président de la République par rapport au refus du président Macky Sall de faire appliquer la loi de la déclaration de patrimoine sur ceux qui en sont assujettis prouve que ces derniers bénéficient du soutien tacite du président Sall. Je cite : «Je m’abstiendrai de saisir la Cour suprême pour excès de pouvoir car, son Premier Président qui est censé recevoir mon recours, est en désaccord avec l’OFNAC, parce qu’il s’abstient de faire sa déclaration de patrimoine comme du reste vos Ministres et Conseillers. Quand je vous en ai rendu compte, vous m’avez demandé de le laisser tranquille[[2]]url:#_ftn2 . »
 
Donc, ceux qui refusent encore en 2020 de faire leur déclaration de patrimoine ont une source et se fondent sûrement sur quelque chose.Voilà pourquoi le travail remarquable des vérificateurs, c’est-à-dire leurs rapports qui nous dévoilent les prédateurs de nos ressources nationales, ne doivent pas tomber en lettre morte ou dormir dans les tiroirs du président de la République, pour des raisons tout-à-fait obscures. Il est évident, net et clair que, tant qu’un tel environnement favorable à toutes sortes de malversations demeurera dans notre pays, il ne pourra jamais y avoir d’émergence à plus forte raison un développement économique, social et culturel, car, c’est un préalable minimum. Je posais déjà dans l’une de mes contributions la question de savoir : « À quoi l’IGE sert donc, si ses rapports ne sont pas suivis de sanctions nécessaires »
 
En effet, au Sénégal, nous avons des compatriotes qui ont délibérément opté de vivre dans la facilité et au-dessus de leurs propres moyens sans pour autant vouloir bouger le petit doigt. Et ces individus-là, pour arriver à leurs fins, sont prêts à tout et tous les moyens sont bons. Ces derniers n’excluent donc de leurs actes ni la nature illicite ou criminelle pour s’accaparer des biens publics sous leur garde. Socialement, de tels citoyens dépourvus d’éthique, de probité et de patriotisme sont nuisibles à leur société. Cette catégorie de citoyens ignore le sens même de la citoyenneté, les valeurs qui font que l’homme ou la femme soit un exemple ou modèle de comportement citoyen dans la République. En vérité, ce ne serait ni exagéré ni faux de penser que l’atmosphère actuelle créée délibérément au Sénégal par le pouvoir en faveur de l’anarchie et de l’impunité n’est pas une sorte d’invite au pillage de nos ressources, qui ne dit pas son nom.
 
Ce qui est par ailleurs affligeant et méprisable dans tout cela, c’est quand ces délinquants au col blanc ne sont pas punis bien qu’ils soient parfaitement identifiés et épinglés par les organes habilités. Et le comble en outre, ils bénéficient d’une impunité totale de l'État à cause de leur proximité au chef de l’État ou appartenance au parti au pouvoir. Il faut regretter également l’indifférence inadmissible d’une partie de la population qui, sûrement, ignore le fond ainsi que les tenants et aboutissants des malversations commises par ces délinquants. Au total, l’on peut parfaitement faire ce constat irréfutable que, depuis plus de cinquante ans, le Sénégal se singularise dans la mauvaise gestion et patauge dans une mal gouvernance synonyme de pillage délibéré. C'est vraiment inacceptable !
 
[[1]]url:#_ftnref1 Stanislaw Jerzy Lecné le 6 mars 1906 mort le 7 mai1966
[[2]]url:#_ftnref2 Lettre de Mme NafiNgom Keita ex-presidente de
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1.Posté par Me Francois JURAIN le 28/07/2020 12:42
Mais, je crois que le Président Macky SALL a répondu, en déclarant: "dans ces rapports, je prend ce qui m'arrange, et je laisse le reste!" C'est très clair, non?
Comme était très clair, l'enrichissement du même, dans les quatre mois de son élection, d'une somme de 8 milliards de FCFA (12 millions d'euros quand même), déjà pointé par la même IGE!
Cela démontre, dans ce cas précis, non seulement le détournement de fonds relevé par l'IGE, mais surtout la préméditation de l'impétrant!
Mais il ne faut pas rêver: et encore faudrait il se poser la bonne question: pourquoi Macky SALL accorde une impunité sans faille, à des voleurs ou des voyous qui non seulement n'ont pas été inquiétés par un procureur aux ordres, mais qui plus est récompensés par des postes hautement émunérés (ils sont tellement nombreux qu'il serait difficile de les nommer tous!) Alors et c'est vrai, chacun à le droit de bénéficier de la présomption d'innocence, et la culpabilité ne peut résulter que d'un jugement, mais avec le procureur en place, véritable petit laquais de la république, qui n'agit que sur ordre (l es 18 dossiers transmis par l'OFNAC ne l'intéressent pas, les révélations de Cisse LO non plus, ect…
Il ne faut pas s'y tromper: il s'agit là d'une véritable association de malfaiteurs, dont le chef principal, le parrain, est le Président lui même, et penser que "le butin" est partagé entre tous, n'est pas complètement idiot.
Personne ne se pose la question de savoir d'où l'APR tient son argent, au point de se construire un siège luxueux?
Personne ne se demande comment, un Président de la République, qui se doit d'être le Président de tous les sénégalais, est à la fois Président de la République, et chef de parti politique (APR)?
Je suis d'accord avec vous, la mal gouvernance a atteint son paroxisme depuis huit ans, mais malheureusement, qui s'en soucie?
Et ce problème est très grâve, car il décribilise totalement, sur la place internationale, la parole du sénégal Lorsque le ministre des universités, a été pointé du doigt de la manière dont il l'a été il y a déjà plusieurs années, par l'IGE et l'OFNAC, et que, au lieu de faire en sorte qu'il soit jugé et jeté en prison pour de nombreuses années, on le récompense en lui donnant un portefeuille prestigieux!!! Alors que les faits sont avérés, puisque prouvés par des documents relevés par l'OFNAC et l'IGE! Quel exemple ce triste voyou donne t il aux étudiants, à la jeunesse de ce pays? Et celui qui le couvre, en premier lieu le Président lui même?
La liste serait longue, de reprendre les cas tous soulignés par les rapports, hautement crédibles et sérieux, de ces organismes qui font ce qu'ils peuvent pour faire un travail sérieux, et résister aux pressions de toutes sortes qui ne doivent pas manquer! Madame KEITA en a fait les frais, et l'honneur, la justice, et les condamnations, que cela soit clair, ne peuvent résulter que d'un blanc seing et d'une autorisation du Président, tout puissant, puisqu'il s'est arrogé tous les pouvoirs, y compris et surtout celui de décider qui l'on doit juger, et qui l'on doit "laisser tranquille"...
Moi, j'appelle ca un dictateur, et vous?
Me François JURAIN

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