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« La question du 3e mandat dans le dialogue est un piège : voici pourquoi » (Par Abdourahmane Sarr)

Mardi 6 Juin 2023

Le Dr Abdourahmane Sarr
Le Dr Abdourahmane Sarr
 
« Pourquoi tenir un dialogue essentiellement politique puisque les autres commissions traitent de questions faisant justement l’objet de la compétition électorale dans 9 mois?
 
Le dialogue a démarré pour 15 jours, la veille d’un verdict coïncidant également avec le délai pour l’un des condamnés de faire appel, Ousmane Sonko ne pouvant pas puisqu’il est en état de contumace.
 
S’il n’y a pas d’appel, le Président de la république pourrait faire usage de la grâce présidentielle sans faire arrêter Ousmane Sonko qui ne pourra pas la refuser, arrestation qui serait synonyme de reprise de procès.
 
Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko seraient ainsi tous des graciés inéligibles sur le plan juridique. C’était certainement l’objectif. Macky Sall lui est inéligible sur le plan moral, éthique, et juridique en principe mais voudrait s’en remettre à la décision du Conseil Constitutionnel qu’il connaît.
 
De ce fait, l’inscription de la question du troisième mandat aux côtés des questions d’éligibilité (y compris le parrainage) dans le dialogue est un piège.
 
Il suffit d’enlever la nécessité d’être électeur que Macky Sall avait introduit unilatéralement dans le code électoral pour que les exclus pour condamnation puissent être candidats. Ces derniers en républicains ne pourront également pas refuser de confirmer les prérogatives du Conseil Constitutionnel en matière de candidature à la présidentielle.
 
Les participants au dialogue politique ont donc un conflit d’intérêt évident. S’ils sortent du dialogue sans accepter de réaffirmer l’arbitrage du conseil constitutionnel sur toutes les candidatures, ils pourraient tous ne pas pouvoir être candidats.
 
Tel est le chantage du dialogue qui n’avait pas lieu d’être avant la présidentielle qui devait se passer comme celle de 2019 avec les règles en vigueur, suivie d’un dialogue pour dégager un consensus sur les politiques publiques et définir l’opposition ou les oppositions à ce consensus. »
Abdourahmane Sarr
Nota : le titre est de la rédaction
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1.Posté par Me François JURAIN le 07/06/2023 10:08
Tout le monde a parfaitement compris "l'utilité" de ce troisième mandat: amnistie de Karim WADE et de Khalifa SALL, et par cela même, puisque la loi d'amnistie ne peu concerner que deux individus, amnistie de toutes les exactions depuis la date de la condamnation de Karim WADE, jusqu'à ce jour. Karim WADE et Khalifa SALL, Macky SALL n'en a cure, mais ce qui l’intéresse au plus haut point, dans ce deal, c'est que toute sa famille (frère, beau-frère, lui même, épouse, etc...seront amnistiés si un jour, ils venaient à être inquiétés sur des délits de détournement ou de corruption qu'ils pourraient avoir commis.

Quant au troisième mandat, s'il n'est pas inscrit dans la constitution, il est inscrit dans les plans de Macky SALL, et d'ores et déjà inscrit dans le brouillon que Macky SALL donnera au Conseil Constitutionnel (...) pour justifier "légalement" sa forfaiture!.

Cela peut choquer: mais n'oublions quand même pas que depuis quelques mois (pour ne pas dire années) nous sommes rentrés en dictature: "dormez tranquille, je m'occupe du reste!", semblait nous dire Macky SALL, et là il faut bien reconnaitre qu'il a tenu promesse! quel désastre!!!

Donc, ne nous y trompons pas, des journées d'émeutes, il risque d' y en avoir encore. Des journées sanglantes et pavées de mort, c'est pour demain, et la dictature de Macky SALL est désormais bien installée dans le paysage politique, ce qui n'est pas fait pour déplaire à certains "grands" (ou supposés tels) de ce monde, même et surtout ceux qui se disent "inquiets et préoccupés" par les évènements actuels.

Un dictateur, ça a aussi un côté pratique...pour les autres!
Me François JURAIN

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