68% des Français considèrent qu'il est "juste" que la décision de justice concluant à l'inéligibilité de Marine Le Pen, reconnue coupable de corruption, soit mise en œuvre immédiatement.
L'institut de sondage Elabe a réalisé une enquête pour le compte de la chaîne de télévision française BFMTV concernant la décision de justice rendue le 31 mars à l'encontre de Marine Le Pen, reconnue coupable d'avoir détourné des fonds de l'Union européenne (UE).
Selon les résultats du sondage, plus de la moitié des Français considèrent la décision de justice comme normale compte tenu des accusations portées contre Le Pen.
Par ailleurs, 68 % des Français considèrent que la règle de « l'exécution provisoire » appliquée par le tribunal aux personnes condamnées pour détournement de fonds publics, comme dans le cas de Marine Le Pen, est "juste".
Dans l'affaire en question, le tribunal correctionnel de Paris a décidé que l'inéligibilité pour une durée cinq ans à l'encontre de Marine Le Pen devait être appliquée immédiatement en activant la règle de l'exécution provisoire.
Pour rappel, lundi, 25 personnes dont 9 eurodéputés et 12 assistants parlementaires du RN (ex Front National), ont été reconnus coupables de « détournement de fonds publics » et « recel de détournement de fonds publics » pour un montant estimé à 4,1 millions d’euros, dans l’affaire dite des emplois fictifs du parlement européen.
Les accusés, dont le procès avait démarré fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front National).
Ils étaient jugés pour ces faits signalés en 2015 par le parlement européen, qui s’est constitué partie civile.
Marine Le Pen a annoncé, par la voix de son avocat, Rodolphe Bosselut, qu’elle faisait appel de sa condamnation.
Si l’appel suspend automatiquement la condamnation, cette suspension ne concerne pas la peine d’inéligibilité, frappée d’une mesure d’exécution provisoire ordonnée par le tribunal judiciaire de Paris ce lundi.
En l’absence d’un procès qui serait clôturé avant l’élection présidentielle de 2027, et qui viendrait lever l’inéligibilité de Marine Le Pen, celle-ci ne pourrait pas se porter candidate à l’Elysée alors-même qu’elle est donnée victorieuse par tous les sondages. [AA]