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Sud du Liban - L'armée israélienne ouvre le feu sur des centaines de Libanais qui revenaient chez eux, 22 morts

Dimanche 26 Janvier 2025

Des centaines d’habitants du sud du Liban ont bravé dimanche l’armée israélienne et tenté de retourner dans leurs villages, certains toujours occupés par les forces israéliennes qui ont ouvert le feu en leur direction, faisant 22 morts selon les autorités libanaises.

 

Des correspondants de l’AFP ont vu des convois de dizaines de voitures, où flottaient les drapeaux jaunes du Hezbollah, converger vers des villages dévastés par la guerre entre l’armée israélienne et le mouvement pro-iranien.

 

En vertu de l’accord qui a mis fin le 27 novembre à la guerre, l’armée israélienne était censée avoir achevé dimanche son retrait du sud du Liban où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU pourront désormais être déployés.

 

Mais Israël a annoncé vendredi que l’opération se poursuivrait au-delà de cette date, affirmant que l’accord n’a pas été totalement appliqué par le Liban.

 

L’armée israélienne a tiré dans plusieurs localités frontalières sur « des citoyens qui tentaient de revenir dans leurs villages », faisant 22 morts, dont un soldat libanais et six femmes, et 124 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

 

Israël a affirmé que ses soldats avaient lancé « des tirs de sommation pour éliminer des menaces dans plusieurs zones où des suspects ont été identifiés en train de s’approcher des troupes », ajoutant avoir « appréhendé des suspects ».

 

Les Casques bleus, qui ont estimé que les conditions d’un retour des habitants n’étaient « pas encore réunies », ont déclaré qu’il était « impératif d’éviter toute détérioration supplémentaire de la situation » et appelé l’armée israélienne à « éviter de tirer sur des civils en territoire libanais ».

 

« Nous allons revenir »

 

Dans une première réaction officielle, le Hezbollah, sorti affaibli de la guerre, a salué « un jour glorieux » et une « scène de fierté écrite par le grand peuple de la résistance [à Israël] qui prouve à nouveau son attachement profond à sa terre ».

 
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Le mouvement a appelé les pays garants de l’accord à « assumer leurs responsabilités faces aux violations et aux crimes de l’ennemi israélien, et à l’obliger à se retirer entièrement ».

 

Un mécanisme de surveillance réunissant la France, les États-Unis, le Liban, Israël et les Casques bleus a été mis en place pour surveiller l’application de l’accord.

 

Un correspondant de l’AFP a vu des centaines d’habitants dans la ville de Bint Jbeil se rassembler dans la rue principale pour prier collectivement, avant de se diriger en cortège vers les villages voisins.

 

Selon lui, des dizaines d’habitants de la localité frontalière de Maïss al-Jabal se sont dirigés à pied vers le village dévasté, où l’armée israélienne est toujours déployée.

 

Ils brandissaient des portraits de l’ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué par Israël fin septembre, et des photos de leurs proches qui ont péri durant la guerre.

 

« Nous allons revenir dans nos villages et l’ennemi israélien va partir, même si cela fera des martyrs », a affirmé Ali Harb, un jeune homme de 27 ans qui tentait de revenir dans le village dévasté de Kfarkila.

 

Parallèlement au retrait israélien, l’accord prévoit que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire restante dans le sud.

 

Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé sur X les habitants du sud à « attendre » avant de revenir.  

 

« Accompagner les habitants »

 

Le président libanais Joseph Aoun a invité les habitants à faire preuve de « sang-froid » et à « avoir confiance en l’armée libanaise », « soucieuse d’assurer votre retour en sécurité dans vos foyers et vos villages ».

 

L’armée, qui se redéploie au fur et à mesure qu’Israël se retire, a annoncé dimanche soir qu’elle « continuait d’accompagner les habitants ».

 

Elle a ajouté « se tenir à leurs côtés pour les protéger face aux attaques israéliennes », accusant l’armée israélienne de « refuser de respecter le cessez-le-feu et de se retirer » du territoire libanais.

 
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Le président français Emmanuel Macron a demandé au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors d’un entretien au téléphone, de « retirer ses forces encore présentes au Liban », selon l’Élysée.

 

Il s’agit du plus grave développement depuis l’élection de Joseph Aoun, soutenu par la communauté internationale, le 9 janvier.

 

Disant agir en soutien au Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël au lendemain de l’attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Ce front avait dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier. [AFP]

 
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