Trois astronautes chinois ont décollé dimanche vers la station spatiale que Pékin construit en orbite et qui devrait être pleinement opérationnelle d’ici la fin de l’année.
«Nouvelle étape» dans la conquête spatiale de la Chine: trois astronautes ont décollé dimanche vers le «Palais céleste», la station que Pékin construit en orbite et qui devrait désormais être occupée en permanence.
Le vaisseau de leur mission Shenzhou-14 a été propulsé par une fusée Longue-Marche 2F, qui a décollé à 10h44 locales (04h44, heure en Suisse) du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). La télévision publique CCTV a diffusé des images en direct du lancement. Un quart d’heure plus tard, un responsable de l’agence spatiale chargée des vols habités (CMSA) a annoncé le «succès» du lancement.
Comme l’équipage précédent de la mission Shenzhou-13, rentré mi-avril, les trois astronautes, dont une femme, devraient rester environ six mois dans la station spatiale. Nommée en chinois Tiangong («Palais céleste») mais également connue par son acronyme CSS (pour «Chinese space station» en anglais), elle devrait être pleinement opérationnelle d’ici la fin de l’année.
L’équipage comprend notamment Liu Yang, 43 ans, qui fut la première femme chinoise dans l’espace (2012). Elle sera accompagnée de Chen Dong (43 ans) et Cai Xuzhe (46 ans), qui effectue son premier vol dans l’espace après 12 ans de préparation.
Principal défi pour l’équipage de Shenzhou-14: la réception et l’installation de deux nouveaux modules-laboratoires, qui viendront s’amarrer à la station. Ils seront lancés depuis la Terre en juillet et octobre. Ces derniers viendront considérablement agrandir le volume et l’envergure de la station spatiale.
«Après avoir réussi à amarrer les modules, l’équipage devra utiliser un bras robotique pour les saisir, les désamarrer, les faire pivoter de 90 degrés et les amarrer à un autre port», explique Chen Lan, analyste du site Go Taikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois.
«Un vrai test»
Ces procédures cruciales devront être réalisées en coordination avec les ingénieurs sur Terre. «La Chine n’a jamais réalisé une opération aussi complexe auparavant, qui n’a eu lieu que sur Mir et la Station spatiale internationale (ISS). Ce sera un vrai test pour l’équipage et le matériel», souligne Chen Lan.
Une fois ces modules-laboratoires installés, la structure générale de la station aura son aspect final, en forme de T. Elle sera alors semblable en taille à l’ancienne station russo-soviétique Mir. Sa durée de vie devrait être d’au moins 10 ans, voire de 15 ans. L’équipage de Shenzhou-14 effectuera aussi des sorties dans l’espace, mènera une série d’expériences et assurera la maintenance de Tiangong.
Nouveauté de cette mission: pour la première fois, deux équipages chinois se passeront le relais en orbite dans la station. Vers la fin de leur séjour, avant de retourner sur Terre, les trois astronautes de Shenzhou-14 vivront en effet quelques jours en orbite avec leurs trois collègues de la future mission Shenzhou-15.
«Avec Shenzhou-14, les vols spatiaux habités chinois passent une nouvelle étape» avec «le début de l’occupation permanente de la station», déclare à l’AFP Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis. «En d’autres termes, à partir de maintenant, le but, c’est qu’il y ait toujours des astronautes chinois dans l’espace».
Tourisme spatial
La Chine a été poussée à construire sa propre station en raison de son exclusion de l’ISS, car les États-Unis interdisent à la Nasa toute collaboration avec Pékin. Le géant asiatique investit depuis quelques décennies des milliards d’euros dans son programme spatial. La Chine a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003. Depuis, elle a réalisé quelques prouesses remarquées, notamment ces dernières années.
Elle a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, elle a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite, concurrent du GPS américain.
En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et prévoit d’envoyer des hommes sur la Lune à l’horizon 2030. À plus long terme, la Chine envisage de proposer du tourisme spatial, a déclaré en mars Zhou Jianping, le chef d’orchestre du programme habité chinois. (AFP)
«Nouvelle étape» dans la conquête spatiale de la Chine: trois astronautes ont décollé dimanche vers le «Palais céleste», la station que Pékin construit en orbite et qui devrait désormais être occupée en permanence.
Le vaisseau de leur mission Shenzhou-14 a été propulsé par une fusée Longue-Marche 2F, qui a décollé à 10h44 locales (04h44, heure en Suisse) du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). La télévision publique CCTV a diffusé des images en direct du lancement. Un quart d’heure plus tard, un responsable de l’agence spatiale chargée des vols habités (CMSA) a annoncé le «succès» du lancement.
Comme l’équipage précédent de la mission Shenzhou-13, rentré mi-avril, les trois astronautes, dont une femme, devraient rester environ six mois dans la station spatiale. Nommée en chinois Tiangong («Palais céleste») mais également connue par son acronyme CSS (pour «Chinese space station» en anglais), elle devrait être pleinement opérationnelle d’ici la fin de l’année.
L’équipage comprend notamment Liu Yang, 43 ans, qui fut la première femme chinoise dans l’espace (2012). Elle sera accompagnée de Chen Dong (43 ans) et Cai Xuzhe (46 ans), qui effectue son premier vol dans l’espace après 12 ans de préparation.
Principal défi pour l’équipage de Shenzhou-14: la réception et l’installation de deux nouveaux modules-laboratoires, qui viendront s’amarrer à la station. Ils seront lancés depuis la Terre en juillet et octobre. Ces derniers viendront considérablement agrandir le volume et l’envergure de la station spatiale.
«Après avoir réussi à amarrer les modules, l’équipage devra utiliser un bras robotique pour les saisir, les désamarrer, les faire pivoter de 90 degrés et les amarrer à un autre port», explique Chen Lan, analyste du site Go Taikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois.
«Un vrai test»
Ces procédures cruciales devront être réalisées en coordination avec les ingénieurs sur Terre. «La Chine n’a jamais réalisé une opération aussi complexe auparavant, qui n’a eu lieu que sur Mir et la Station spatiale internationale (ISS). Ce sera un vrai test pour l’équipage et le matériel», souligne Chen Lan.
Une fois ces modules-laboratoires installés, la structure générale de la station aura son aspect final, en forme de T. Elle sera alors semblable en taille à l’ancienne station russo-soviétique Mir. Sa durée de vie devrait être d’au moins 10 ans, voire de 15 ans. L’équipage de Shenzhou-14 effectuera aussi des sorties dans l’espace, mènera une série d’expériences et assurera la maintenance de Tiangong.
Nouveauté de cette mission: pour la première fois, deux équipages chinois se passeront le relais en orbite dans la station. Vers la fin de leur séjour, avant de retourner sur Terre, les trois astronautes de Shenzhou-14 vivront en effet quelques jours en orbite avec leurs trois collègues de la future mission Shenzhou-15.
«Avec Shenzhou-14, les vols spatiaux habités chinois passent une nouvelle étape» avec «le début de l’occupation permanente de la station», déclare à l’AFP Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis. «En d’autres termes, à partir de maintenant, le but, c’est qu’il y ait toujours des astronautes chinois dans l’espace».
Tourisme spatial
La Chine a été poussée à construire sa propre station en raison de son exclusion de l’ISS, car les États-Unis interdisent à la Nasa toute collaboration avec Pékin. Le géant asiatique investit depuis quelques décennies des milliards d’euros dans son programme spatial. La Chine a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003. Depuis, elle a réalisé quelques prouesses remarquées, notamment ces dernières années.
Elle a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, elle a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite, concurrent du GPS américain.
En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et prévoit d’envoyer des hommes sur la Lune à l’horizon 2030. À plus long terme, la Chine envisage de proposer du tourisme spatial, a déclaré en mars Zhou Jianping, le chef d’orchestre du programme habité chinois. (AFP)