Le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, commençait lundi à définir les contours de son futur gouvernement, pour un troisième mandat qui s'annonce plein de défis dans un pays profondément divisé.
À moins de deux mois de son investiture, le 1er janvier, l'icône de la gauche a débuté la semaine par une première réunion avec son équipe chargée de la transition jusqu'à la passation de pouvoirs.
Élu le 30 octobre d'une courte tête face au président d'extrême droite Jair Bolsonaro, Lula, 77 ans, a remis le bleu de chauffe après s'être accordé quelques jours de repos à Bahia (nord-est) avec la future Première dame, Rosangela da Silva, au terme d'une campagne harassante.
Mardi, le président élu doit se rendre à Brasilia, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP.
Dans la capitale brésilienne, il doit notamment rencontrer le très influent Artur Lira, président de la Chambre des députés. Ce dernier était un proche allié de Jair Bolsonaro durant son mandat, mais il n'a pas manqué de féliciter Lula pour sa victoire peu après l'annonce du résultat.
Le président sortant, lui, s'était muré dans un silence de près de 48 heures, avant de reconnaître sa défaite à demi-mot.
- Intenses tractations –
L'appui du Congrès sera fondamental pour un des premiers grands défis du futur gouvernement de gauche: faire approuver des dépenses exceptionnelles pour le versement de minima sociaux.
Lula s'est notamment engagé à maintenir à 600 réais (environ 118 euros) l'Auxilio Brasil, une allocation versée aux plus pauvres, même si ce montant n'est pas prévu dans le budget de l'année prochaine.
"Nous ne pouvons pas commencer 2023 sans l'Auxilio Brasil (à 600 réais), sans augmentation réelle du salaire minimum. Ce sont des promesses faites aux électeurs et les urnes ont parlé", a déclaré vendredi Gleisi Hoffmann, président du Parti des Travailleurs (PT) de Lula.
D'intenses tractations sont déjà en cours : pour assurer les versements, l'autorisation de dépasser le plafond des dépenses doit être approuvée par les parlementaires avant le 15 décembre.
Ce ne sera pas une mince affaire, dans un Congrès où le Parti Libéral (PL) de Bolsonaro est le mieux représenté des deux chambres.
Lula devrait néanmoins pouvoir composer avec le "Centrao", nébuleuse de partis centristes qui font la pluie et le beau temps au Parlement depuis des décennies, s'alliant le plus souvent avec le gouvernement en place, non sans monnayer leur soutien contre des postes importants.
Plusieurs leaders de ces partis qui s'étaient alliés au gouvernement Bolsonaro se sont montrés ouverts au dialogue avec le président élu de gauche.
- "Responsabilité budgétaire -
Durant sa campagne, Lula a surfé sur la nostalgie des années fastes de ses deux premiers mandats (2003-2010), sans détailler la façon dont il compte gouverner le Brésil lors des quatre prochaines années.
Il fera face aux mêmes défis que les autres dirigeants de gauche arrivés récemment au pouvoir en Amérique Latine, explique le politologue Leandro Consentino, professeur de l'Insper de Sao Paulo.
C'est-à-dire, "comment articuler la rigueur budgétaire avec un agenda social de gauche attendu", dans un contexte d'inflation, de chômage élevé et d'une possible récession.
La situation économique est loin d'être aussi favorable que durant les années 2000, quand Lula avait pu mener d'ambitieux programmes sociaux grâce au boom des matières premières.
Lula s'est engagé à concilier "responsabilité budgétaire, sociale, et développement durable", mais les milieux d'affaires attendent de pied ferme ses premières annonces, notamment les noms de l'équipe économique du futur gouvernement.
- Première internationale à la COP27-
Lula ne va pas attendre son investiture pour donner à la communauté internationale des gages de son engagement dans la lutte contre la déforestation en Amazonie.
Il doit se rendre la semaine prochaine à la COP27, à Charm el-Cheikh, sur invitation du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi.
"La question du climat est une priorité stratégique de premier plan", a dit au quotidien Folha de S. Paulo Marina Silva, ex-ministre de l'Environnement, qui accompagnera Lula en Egypte.
Elle est pressentie pour reprendre ce ministère, après quatre ans de gouvernement Bolsonaro marqués par une forte augmentation de la déforestation et des incendies dans la plus grande forêt tropicale de la planète.
La préservation de l'Amazonie sera fondamentale "pour que le Brésil récupère sa crédibilité auprès de la communauté internationale", estime André César, analyste du cabinet de consultants Hold. (AFP)
À moins de deux mois de son investiture, le 1er janvier, l'icône de la gauche a débuté la semaine par une première réunion avec son équipe chargée de la transition jusqu'à la passation de pouvoirs.
Élu le 30 octobre d'une courte tête face au président d'extrême droite Jair Bolsonaro, Lula, 77 ans, a remis le bleu de chauffe après s'être accordé quelques jours de repos à Bahia (nord-est) avec la future Première dame, Rosangela da Silva, au terme d'une campagne harassante.
Mardi, le président élu doit se rendre à Brasilia, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP.
Dans la capitale brésilienne, il doit notamment rencontrer le très influent Artur Lira, président de la Chambre des députés. Ce dernier était un proche allié de Jair Bolsonaro durant son mandat, mais il n'a pas manqué de féliciter Lula pour sa victoire peu après l'annonce du résultat.
Le président sortant, lui, s'était muré dans un silence de près de 48 heures, avant de reconnaître sa défaite à demi-mot.
- Intenses tractations –
L'appui du Congrès sera fondamental pour un des premiers grands défis du futur gouvernement de gauche: faire approuver des dépenses exceptionnelles pour le versement de minima sociaux.
Lula s'est notamment engagé à maintenir à 600 réais (environ 118 euros) l'Auxilio Brasil, une allocation versée aux plus pauvres, même si ce montant n'est pas prévu dans le budget de l'année prochaine.
"Nous ne pouvons pas commencer 2023 sans l'Auxilio Brasil (à 600 réais), sans augmentation réelle du salaire minimum. Ce sont des promesses faites aux électeurs et les urnes ont parlé", a déclaré vendredi Gleisi Hoffmann, président du Parti des Travailleurs (PT) de Lula.
D'intenses tractations sont déjà en cours : pour assurer les versements, l'autorisation de dépasser le plafond des dépenses doit être approuvée par les parlementaires avant le 15 décembre.
Ce ne sera pas une mince affaire, dans un Congrès où le Parti Libéral (PL) de Bolsonaro est le mieux représenté des deux chambres.
Lula devrait néanmoins pouvoir composer avec le "Centrao", nébuleuse de partis centristes qui font la pluie et le beau temps au Parlement depuis des décennies, s'alliant le plus souvent avec le gouvernement en place, non sans monnayer leur soutien contre des postes importants.
Plusieurs leaders de ces partis qui s'étaient alliés au gouvernement Bolsonaro se sont montrés ouverts au dialogue avec le président élu de gauche.
- "Responsabilité budgétaire -
Durant sa campagne, Lula a surfé sur la nostalgie des années fastes de ses deux premiers mandats (2003-2010), sans détailler la façon dont il compte gouverner le Brésil lors des quatre prochaines années.
Il fera face aux mêmes défis que les autres dirigeants de gauche arrivés récemment au pouvoir en Amérique Latine, explique le politologue Leandro Consentino, professeur de l'Insper de Sao Paulo.
C'est-à-dire, "comment articuler la rigueur budgétaire avec un agenda social de gauche attendu", dans un contexte d'inflation, de chômage élevé et d'une possible récession.
La situation économique est loin d'être aussi favorable que durant les années 2000, quand Lula avait pu mener d'ambitieux programmes sociaux grâce au boom des matières premières.
Lula s'est engagé à concilier "responsabilité budgétaire, sociale, et développement durable", mais les milieux d'affaires attendent de pied ferme ses premières annonces, notamment les noms de l'équipe économique du futur gouvernement.
- Première internationale à la COP27-
Lula ne va pas attendre son investiture pour donner à la communauté internationale des gages de son engagement dans la lutte contre la déforestation en Amazonie.
Il doit se rendre la semaine prochaine à la COP27, à Charm el-Cheikh, sur invitation du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi.
"La question du climat est une priorité stratégique de premier plan", a dit au quotidien Folha de S. Paulo Marina Silva, ex-ministre de l'Environnement, qui accompagnera Lula en Egypte.
Elle est pressentie pour reprendre ce ministère, après quatre ans de gouvernement Bolsonaro marqués par une forte augmentation de la déforestation et des incendies dans la plus grande forêt tropicale de la planète.
La préservation de l'Amazonie sera fondamentale "pour que le Brésil récupère sa crédibilité auprès de la communauté internationale", estime André César, analyste du cabinet de consultants Hold. (AFP)