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Le président José Mario Vaz rend visite au bateau de Greenpeace après l'arrestation de navires de pêche illégaux

Mardi 28 Mars 2017

L’Esperanza de Greenpeace mène actuellement une expédition en Afrique de l’Ouest afin de documenter la menace que constitue la surpêche pour l’environnement marin et la sécurité alimentaire de millions d’Africains


(BISSAU, Guinée Bissau, 28 mars 2017) - Quatre bateaux de pêche ont été arraisonnés dans les eaux de la Guinée Bissau après des patrouilles conjointes menées par Greenpeace et le département de la surveillance des pêches de la Guinée Bissau, le FISCAP, qui ont permis de constater de multiples infractions. Les résultats de la surveillance conjointe ont été présentés au Président José Mário Vaz lors de sa visite du navire 'My EsPeranza' de Greenpeace le mardi. Ces navires ont été conduits au port de Bissau ; leurs équipages et leurs propriétaires font actuellement l’objet d’enquêtes approfondies de la part des autorités locales pour transbordement illégal en mer, non-affichage de noms lisibles sur les navires, non-paiement d’amendes et usage d’engins de pêche non autorisés.
 
D’après Pavel Klinckhamers, Chef de projet à bord de l’Esperanza, « Le fait que nous ayons mis la main sur autant de navires en 5 jours seulement, confirme la situation alarmante qui prévaut dans les eaux ouest-africaines, digne d'un Far West. Les compagnies de pêche et leurs navires ont simplement pris l’habitude de profiter de la faiblesse de la capacité de la Guinée Bissau à assurer une surveillance complète de sa Zone Économique Exclusive (ZEE) et les résultats de nos recherches montrent que des opérations illégales s’y déroulent quotidiennement. Nous saluons l'engagement au plus haut niveau du gouvernement Bissau Guinéen pour freiner la situation actuelle. »
 
« Situation alarmante »
Le 22 mars, l’équipage et trois inspecteurs à bord du navire Esperanza de Greenpeace ont surpris le Saly Reefer, navire battant pavillon comorien, en train de faire du transbordement au profit des bateaux Flipper 3, Flipper 4 et Flipper 5, battant tous pavillons comoriens.[1] Le transbordement en pleine mer est souvent en lien avec le blanchiment de prises effectuées sans licence. Le gouvernement bissau-guinéen a interdit le transbordement en pleine mer depuis 2015.
 
Peu après l’arraisonnement et la première inspection du Saly Reefer et du Flipper 4 par l’équipage de Greenpeace et les inspecteurs, les navires ont été escortés vers le port de Bissau. Ils appartiennent à la société Sea Group SL, qui est basée à Las Palmas. Les propriétaires et l’équipage à bord des deux navires se verront appliquer les dispositions légales en vigueur pour ces types d’infractions.
 
Le 21 mars, trois autres navires battant pavillon chinois, à savoir le Yi Feng 8, le Yi Feng 9 et le Yi Feng 10, portant uniquement leurs noms chinois ont été identifiés à 50 miles nautiques de la côte bissau-guinéenne par Greenpeace et les inspecteurs. Les noms des bateaux étaient écrits seulement en chinois alors que tous les bateaux de pêche ont l’obligation d’afficher des noms facilement reconnaissables, selon la loi.
 
Tous les trois navires appartiennent à la même entreprise chinoise, Dalian Zhangzidao Yi Feng Aquatic Product Company Ltd. L’un des navires, le Yi Feng 8, a été arraisonné et conduit au port tandis que les deux autres ont réussi à s'échapper. Toutefois, leurs infractions ont été suffisamment documentées pour assurer l’identification des propriétaires et de l'équipage afin qu’ils répondent de leurs actes.
 
Navires chinois surpris
Le navire chinois Chang Yuan Yu 05 a été surpris en pleine activité de pêche le 24 mars par Greenpeace et les inspecteurs, au large de l’archipel de Bijagos. C’est un navire bien connu des autorités, car il avait déjà fait l’objet d’une amende pour usage de filets prohibés en septembre dernier. Le navire a été arraisonné,  et conduit au port de Bissau pour payer une amende.
 
Dr Ibrahima Cissé, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, a déclaré: « L'Afrique de l'Ouest est la seule région au monde où la consommation du poisson est en déclin en raison de la surexploitation des ressources par trop de navires et des activités de pêche illégales. Les répercussions de l'épuisement des stocks de poissons sur la sécurité alimentaire et l'économie dans certains des pays les plus vulnérables du monde sont extrêmement préoccupantes et nous devons y faire face. En Afrique de l'Ouest, où le poisson demeure une des principales sources de protéines animales pour les populations, les activités liées á la pêche représentent une source vitale de revenus et d'emplois pour près de sept millions de personnes. C'est pourquoi nous encourageons vivement les gouvernements de l'Afrique de l'Ouest à créer un organisme régional de gestion des pêcheries. »
 
Pertes colossales pour les pays limitrophes
La pêche illégale, non réglementée et non déclarée en Afrique de l'Ouest (pêche INN), contribuerait à réduire de 300.000 le nombre d'emplois dans le secteur de la pêche artisanale, et de 2010 à 2016, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée et la Sierra Leone ont perdu environ 2,3 Milliards de dollars par an en chiffre d'affaires, tandis qu'un montant minimal de 13 millions de dollars a été récupéré grâce au suivi, au contrôle et à la surveillance, (MCS).
 
Le nombre le plus élevé d'infractions de pêche INN en Afrique de l'Ouest s'est produit en Guinée-Bissau. En 2014, en une semaine de patrouille, les autorités de la Guinée-Bissau ont documenté jusqu'à huit navires pêchant illégalement. Toutefois, les sanctions prévues par la loi de ce pays sont soit trop faibles, ou soit la loi n'est pas appliquée correctement. (APO)
 
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