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Venezuela : Washington allège les sanctions après un accord entre Maduro et l'opposition

Samedi 26 Novembre 2022

Le président Nicolas Maduro
Le président Nicolas Maduro
Les Etats-Unis ont annoncé samedi un allègement de l'embargo pétrolier envers le Venezuela sur fond d'isolement de la Russie, immédiatement après l'annonce de la signature d'un accord entre le pouvoir de Nicolas Maduro et l'opposition à Mexico.
 
Le gouvernement américain a autorisé le géant pétrolier Chevron à reprendre partiellement ses activités d'extraction de pétrole au Venezuela juste après l'annonce d'un "second accord partiel de protection sociale du peuple vénézuélien".
 
Selon le département du Trésor, Chevron peut partiellement relancer les activités de sa co-entreprise au Venezuela en partenariat avec l'entreprise publique Petroleos de Venezuela (PdVSA). Chevron doit cependant s'assurer que "PdVSA ne reçoive aucun revenu des ventes de pétrole réalisées par Chevron".
 
En mai, Washington avait déjà permis à Chevron de "négocier les termes de potentielles futures activités au Venezuela", ce qui représentait une première entorse à l'embargo sur le pétrole vénézuélien imposé par Washington en 2019 dans l'espoir d'évincer Nicolas Maduro.
 
Les Etats-Unis cherchent des nouvelles ressources d'hydrocarbures pour compenser la perte du brut russe à la suite des sanctions prises en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le Venezuela disposerait des plus grandes réserves au monde, d'après certains experts.
 
Samedi, un haut responsable américain a qualifié l'accord d'"étape importante dans la bonne direction". "Nous nous associons à la communauté internationale qui salue la reprise des négociations", a-t-il indiqué en demandant l'anonymat. 
 
La Norvège a joué le rôle de facilitateur du dialogue inter-vénézuélien, également encouragé par la France. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a aussi proposé samedi que Madrid joue un rôle "si les Vénézuéliens le souhaitent".
 
- Pas de consensus sur les élections -
 
Ce dialogue représente "un espoir pour toute l'Amérique latine" et "le triomphe de la politique", a salué le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard.
 
En même temps que les pourparlers de Mexico, Caracas accueille depuis lundi la reprise des négociations entre le gouvernement colombien et l'ELN (Armée de libération nationale), considérée comme la dernière guérilla active en Colombie.
 
A Mexico, les représentants du président Nicolas Maduro ont annoncé l'accord à la mi-journée après la reprise de pourparlers interrompus pendant 15 mois.
 
Le président Maduro exige la levée des sanctions économiques américaines qui frappent son pays, notamment de l'embargo sur les exportations de pétrole.
 
Pour sa part, l'opposition vénézuélienne réclame des solutions à la "crise humanitaire", "le respect des droits humains", et des garanties pour des "élections libres et observables", a indiqué jeudi un communiqué de la Plateforme unitaire.
 
Il n'y a pas de consensus sur ces élections qui devraient avoir lieu en 2024, d'après une source proche du dossier consultée jeudi par l'AFP.
 
L'opposition accuse M. Maduro d'avoir été réélu en 2018 de manière frauduleuse.
La pauvreté touche huit personnes sur dix au Venezuela, d'après l'enquête nationale Encovi sur les conditions de vie publiée au début du mois.
 
Sept millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays en raison de la crise politique et économique, notamment depuis la mort de l'ancien président Hugo Chavez en 2013.
Le dialogue s'est ouvert en août 2021 à Mexico, après des tentatives qui ont tourné court en 2018 et 2019.
 
Nicolas Maduro a suspendu les pourparlers deux mois plus tard, après l'extradition aux Etats-Unis d'Alex Saab, un homme d'affaires vénézuélien proche du pouvoir poursuivi pour blanchiment de capitaux. (AFP)
 
 
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