Le journaliste Serge Halimi, l'un des fils de Gisèle Halimi décédée en 2020, ne participera pas à l'hommage national à l'avocate prévu mercredi, car il survient en pleine mobilisation contre une réforme des retraites que la militante féministe aurait combattue, a-t-il annoncé dimanche.
M. Halimi, ancien directeur du Monde diplomatique, dit avoir été "subitement informé" cette semaine par la présidence de la République, "en même temps que la presse", que cet hommage aurait lieu mercredi 8 mars, lors de la Journée internationale des droits des femmes.
"Je n'y participerai pas. La décision de l'Élysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes", a souligné M. Halimi dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d'honorer sa mémoire et ses combats", a ajouté le journaliste, qui a précisé à l'AFP n'avoir "jamais eu de contact avec l'Elysée, ni avec aucun officiel, depuis le décès de (sa) mère".
Serge Halimi rejoint ainsi la position exprimée par Violaine Lucas, la présidente de l'association "Choisir la cause des femmes", fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971.
Organiser cet hommage national en pleine contestation contre la réforme des retraites relève d'une "instrumentalisation politique", a estimé Mme Lucas, qui ne participera pas non plus à la cérémonie prévue au Palais de justice de Paris.
A l'inverse, l'avocat Jean-Yves Halimi, frère de Serge, l'un des fils de Gisèle, s'est dit "très satisfait" à l'annonce de cet hommage. "J'ai toujours pensé qu'elle le méritait", a-t-il souligné.
Avocate, femme politique et écrivaine, Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020 à 93 ans, a fait de sa vie un combat pour le droit des femmes. Elle a notamment oeuvré pour la dépénalisation de l'avortement, puis pour sa prise en charge par la Sécurité sociale.
Auparavant, elle avait dénoncé l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie par les militaires français, ce qui lui avait valu une arrestation et une brève détention.
Outre Serge et Jean-Yves, Gisèle Halimi avait eu un troisième fils, le journaliste Emmanuel Faux, décédé en août 2022.