Des avocats arrêtés, détenus arbitrairement et victimes de mauvais traitements : alors que deux gouvernements rivaux continuent à se disputer le pouvoir en Libye, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) s’inquiète de la multiplication des arrestations « arbitraires », et appelle à la libération des détenus.
Les Nations unies sont « alarmée[s] par la vague d’arrestations et de détentions arbitraires menée en Libye par les forces de l’ordre », indique la Manul dans un communiqué publié dans la nuit du 22 au 23 mars. « Les autorités exploitent leurs pouvoirs » pour cibler des individus « pour leurs affiliations politiques présumées », et « faire taire toute dissidence, portant atteinte à l’indépendance de la justice », ajoute l’ONU.
Pointée également du doigt, la pratique « d’aveux filmés où des détenus sont contraints d’avouer des crimes présumés dans des vidéos publiées en ligne ». La Manul y voit un moyen d’ « intimider et humilier les personnes ciblées » et [sont] présentées comme des « preuves » qui devraient être déclarées « irrecevables, et leurs auteurs tenus pour responsables ». La mission onusienne a réclamé la « libération immédiate » des personnes arrêtées et la « poursuite en justice des responsables ». Ces « pratiques illégales » nourrissent un « climat de peur, réduisent l’espace civique et érodent l’état de droit » dans le pays, ajoute-t-elle. [Jeune Afrique avec AFP]