Connectez-vous

Missions à l’étranger : Le PM Ousmane Sonko appelle les agents de l’Etat au strict respect de la réglementation en vigueur, des indemnités entre 150 000 et 250 000 FCFA

Mercredi 29 Janvier 2025

Depuis le 22 janvier 2025, une circulaire du Premier ministre Ousmane Sonko réorganise radicalement les missions à l’étranger des ministres et fonctionnaires de l’Etat. Elles ont été redéfinies sur la base de plusieurs documents : le décret 2017-1371 du 27 juin 2017 portant réglementation des déplacements à l’étranger des agents de l’Etat et fixant les taux des indemnités, l’instruction présidentielle no 125/SGG/MSGG/DSL/s.sa du 31 juillet 2019, l’instruction no 0005PM/SGG/DAGE du 14 septembre 2022 et du canevas des calendriers de missions et de formations. 

 

Uniquement autorisées par le chef du gouvernement ou par son délégataire « au moyen d’un ordre de mission dûment signé par le ministre secrétaire général du gouvernement » (point 4 de la circulaire), ces missions doivent « être un déplacement de travail entrant dans le cadre des actions programmées par le Gouvernement dans ses relations avec les Etats, les organisations internationales et toute autre institution publique ou privée », précise la circulaire (point 1). 

 

Toutefois, « les structures de l’Etat sont encouragées à privilégier l’organisation au Sénégal des formations portant sur des thématiques pouvant être dispensées par des formateurs officiant au niveau national », souligne la même source (point 3 bis).

 

Les missions à l’étranger sont un véritable objet de convoitises de la part des fonctionnaires des administrations. Outre leur côté strictement professionnel, elles sont par ailleurs un bon moyen de capter de l’argent public sous formes d’indemnités journalières. 

 

Pour la plupart des agents de l’Etat, cette indemnité est de 150 000 francs CFA par jour quel que soit le lieu de déplacement. Pour les hauts fonctionnaires et responsables de l’Etat, les traitements prévus sont tout autres.

 

Pour les Zones 1 (Amérique du Nord, Amérique Latine et Asie) et 2 (Europe, Royaume Uni, Afrique Australe et Afrique du Nord),  l’indemnité journalière est de 250 000 francs CFA. 

 

Pour le Zones 3 (Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale et Afrique de l’Est), elle est de 250 000 francs CFA. Elle passe à 250 000 francs CFA pour la Zone 4 (Nouvelle Zélande et Australe).

 

« En tout état de cause, la durée d’une mission avec frais (pris en charge par l’Etat) ne peut excéder vingt-et-un (21) jours », indique le document (point 9 bis). 

 

En outre, « les indemnités de mission ne sont pas dues lorsque le déplacement a lieu dans le cadre d’un stage, séminaire, cours ou activité assimilée » (point 12).

 

Les missions, c’est également les déplacements par avion. La circulaire d’Ousmane Sonko attribue ainsi des billets de ‘’1ère Classe’’ aux trois personnalités de l’Etat que sont le Président de la République, le Président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre. 

 

A ce niveau, on peut rappeler que le chef de l’Etat voyage systématiquement à bord de l’avion présidentiel, et le premier ministre occasionnellement en particulier quand il n’y a pas télescopage d’agenda  

 

Pour la ‘’Classe affaires’’, sont concernés : les présidents de cours de tribunaux, les ministres et secrétaires d'Etat, le président CNRA, médiateur de la république, conseils du PM, les ambassadeurs, les recteurs d'universités, les hauts commandants de gendarmerie, le CEMGA, etc.

 

Pour la ‘’Classe touriste’’, il est fait mention des autres agents de l’Etat, des personnels des agences de l’Etat et des entités publiques, notamment.

 

Afin de lutter contre les délégations pléthoriques, la circulaire fixe le nombre de missionnaires par délégation à trois (3) agents au maximum « sauf dérogation accordée par le Premier ministre. »

Les représentations diplomatiques sénégalaises dans les pays de destination, « informées à temps » depuis Dakar, sont appelées, si besoin, à renforcer les missions (point 8). 

 

Les fonctionnaires sénégalais habitués à voyager aux frais de mécènes, d’amis ou de partenaires privés sous le Sceau de l’Etat devront se résoudre à s’en passer pour contrer toute tentative de corruption. Selon le point 16 de la circulaire, « la prise en charge de missions d’agents de l’Etat à l’étranger, par des structures ou organisations privées, est proscrite, sauf dans le cadre d’une convention dûment approuvée, après avis conforme du Premier ministre. »

Selon la note, « cette interdiction vise à préserver l’intégrité et l’indépendance des agents vis-à-vis de structures extérieures à l’Administration. »

 
Nombre de lectures : 375 fois


1.Posté par Me François JURAIN le 02/02/2025 11:11
On ne peut qu’applaudir des deux mains, en y rajoutant même les pieds: pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, c'est aussi ça, le changement.
Mais cette directive sera -t-elle suivie d'effet? On peut se le demander, au vu de tout ce que l'on peut constater dans la vie courante.

Car, au delà de la corruption étatique, dont chaque détournement se chiffre à des centaines de millions de FCFA, voir des milliards, à chaque fois, il y a la corruption "journalière", celle à laquelle nous sommes tous confrontés, journellement pour tout et n'importe quoi. Et malgré tous les efforts réels, et gages de bonne volonté que nous donne l'équipe gouvernementale, cette "petite" corruption, qui gangrène le quotidien de tous les sénégalais (et assimilés) est non seulement scandaleuse, mais insupportable. J'en veux pour exemple, dans une mairie que je ne nommerai pas, mais que tout le monde pourra reconnaitre, sur la petite côte, au sud de Dakar et au Nord de MBOUR, mairie dont tous les bureaux, sans exception, (je les ai pratiqué mais n'ai pas cédé) sont vérolés par une corruption incessante, le maire ayant été par deux fois en prison pour des faits de corruption et malversation foncière, et bien, rien n'a changé: blocage des permis de construire, paiement des certificats d'urbanisme (pièce gratuite), ect...Et ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup, beaucoup d'autres.

La véritable efficacité, la seule qui prévaut, car la pédagogie ne suffit plus, le mal est trop profond, c'est la sanction, la lourde sanction: d'ailleurs, si tous les petits caporaux du Parrain mafieux ont pris la fuite, c'est bien qu'ils avaient peur de la prison! Et pour cela, une seule solution, réformer le code pénal, et prévoir des sanctions extrêmement lourdes, dix ans de prison incompressible, inéligibilité à vie, obligation de rembourser les sommes volées ou détournées, plus une amende égale à trois fois le montant de la somme détournée, voilà des sanctions qui, utilisées non pas séparément mais en même temps, feront réfléchir plus d'un. Sans cela, on ne sortira jamais de ce cancer qu'est le vol des richesses d'état, et le pays ne pourra pas avancer. Il faut rétablir la confiance, à tous les niveaux: au niveau de l'état, pour les ministres, au niveau des organismes d'état, pour les fonctionnaires, mais aussi au niveau des individus eux mêmes: les sénégalais ne se font pas confiance entre eux, parce qu'ils savent qu'à un moment ou un autre, ils se feront voler...par un autre sénégalais. Il faut absolument changer cette mentalité, l'équipe dirigeante a commencé par le sommet, c'est bien, car le côté médiatique de toutes ces affaires bénéficie d'une large diffusion, mais cela ne suffit pas, ou plus: il faut aussi s'attaquer à la base, et impérativement sanctionner, sanctionner et sanctionner encore, afin que la mentalité change. Ce sera douloureux, très douloureux, mais c'est le prix à payer pour que la confiance revienne, que des valeurs essentielles telles que l'honneur, la dignité, reprennent leur droit, et que le comportement de chacun soit plus respectueux de l'autre. Sans cela, rien ne bougera, et jamais le pays n'avancera. le voyou ne doit plus être le héro, et l'honnête homme doit reprendre la place qu'il n'aurait jamais dû quitter. Sans la restauration de la confiance, rien ne bougera.
Me François JURAIN

Nouveau commentaire :












Les derniers articles

Inscription à la newsletter